Nous vous proposons de découvrir des romans policiers présents dans nos collections dont les auteurs sont nés en Asie, ou d'origine asiatique, en se limitant à quatre pays : la Chine, la Corée, le Japon et le Vietnam.
Si le Japon notamment, et la Chine, comptent depuis plusieurs années des auteurs de romans policiers traduits en France, les traductions sont plus récentes pour le polar coréen. Les autres pays de l'Asie du Sud-Est sont présents dans nos collections mais en littérature "blanche", il existe peu de traductions de romans noirs ou policiers.
Les romans vietnamiens présents dans cette sélection sont l’œuvre de Tran-Nhut, un pseudonyme qui regroupe le travail de Thanh-Van Tran-Nhut et Kim Tran-Nhut, deux sœurs nées en 1962 et 1963 au Vietnam, qui se sont installées en France en 1971. Les histoires qui mettent en scène les enquêtes menées par le mandarin Tân et son acolyte, le lettré Dinh, dans le Viêt-Nam du XVIIe siècle. Ces romans édités chez Picquier sont écrits en langue française.
Deux séries avec un enquêteur récurrent sont à suivre dans les romans policiers chinois :
Partez sur les traces de Maître Hong, un jeune avocat-détective qui adore s’immiscer dans certaines enquêtes qui dépassent largement le cadre de son métier, admirablement secondé par sa pétulante secrétaire Song Jia. Cinq romans publiés par les éditions de L'Aube et écrits par He Jiahong, criminologue et expert de procédure pénale, qui contiennent certaines critiques de la société chinoise, notamment la corruption...
Avec l'inspecteur principal Chen Cao, vous allez découvrir les entrailles de Shanghai dans une série de 11 romans du chinois Qiu Xiaolong, publiés chez Liana Levi et dont la première enquête se passe en 1990 avec Mort d'une Héroïne rouge. Chen Cao a grandi au temps des dénonciations de masse et des excuses publiques. Poète dans l'âme, spécialiste de la littérature américaine, c'est l’État chinois qui le nommera dans un commissariat de la ville. Ses enquêtes mêlent politique, vie courante et intrigue policière et nous donnent une vision bien noire et réaliste de la démocratie à la chinoise, lui qui a préféré s'installer aux États-Unis après les manifestations de la place Tian'anmen en 1989.
Les éditions Matin Calme se sont spécialisées dans l'édition de polar coréen : nous avons acheté trois titres dernièrement. Leur ambition : plonger avec nous dans l’univers si particulier, sanglant, social, paradoxal, hallucinant, dantesque et drôle, du polar coréen ! Des romans extrêmement contemporains comme celui de la jeune Jae-han Jung qui appartient à cette nouvelle vague de web-auteurs feuilletonistes avec sa comédie policière coréenne virevoltante Carnets d’enquête d’un beau gosse nécromant.
Les éditions Atelier Akatombo sont spécialisées dans la traduction d’ouvrages japonais. Deux ouvrages à notre catalogue, même si nous aurions adoré en avoir plus : la japonaise Kanae Minato qui a vu son roman Expiation : celles qui voulaient se souvenir, à la construction remarquable, subtile, belle et terrible, être adapté au cinéma par Kiyoshi Kurosawa sous le titre de Shokuzai ; et Tetsuya Honda, avec Cruel est le ciel, met en scène la lieutenante Reiko Himekawa, responsable d’une sous-section de la brigade criminelle de Tokyo, une officière de police atypique qui se fie davantage à son instinct qu’aux faits, et qui dérange dans un milieux majoritairement masculin.
Les éditions Picquier traduisent depuis longtemps des auteurs de littérature asiatique. On retrouve dans cette sélection des auteurs à la frontière du roman policier, et des classiques comme les japonais Edogawa Ranpo (un prix littéraire à son nom est décerné chaque année au Japon) ou Seicho Matsumoto, ou plus récemment Miyuki Miyabe, l'une des autrices phares de la littérature policière japonaise.
Dans les auteurs récemment traduits, la coréenne Pyun Hye-young se démarque par son imagination débridée et insolente et l’originalité de son écriture. Le jardin, publié chez Rivages, a reçu le prix Shirley Jackson, du nom de l'autrice du même nom, qui récompense des ouvrages de suspense et d'horreur psychologique.
La collection Actes noirs, chez Actes Sud, célèbre pour avoir lancé la série Millénium, de Stieg Larsson, a aussi publié les nombreux ouvrages du japonais Keigo Higashino, l'une des stars du roman policier japonais. Il a reçu notamment le Prix polar du meilleur roman international du festival de Cognac pour La maison où je suis mort autrefois. Vous pouvez également retrouver le coréen Kim Sôngjong et les japonais Kaoru Takamura et Masako bando.
Le Japon dans tous ses états, c’est l’étrange et intriguant huis clos de quelques jours narré dans Rendez-vous dans le noir, d’Otsuichi ; c’est le suspense et la fantasmagorie qui s’entremêlent dans Le calligraphe d’Hisaki Matsuura, un roman ésotérique et expérimental. Ce sont aussi deux classiques qui commencent comme des mystères de chambre close et qui explorent les tabous du Japon d’avant-guerre pour Tokyo Zodiac Murders de Soji Shimada, un roman truffé de mystères astrologiques, alors qu’Irezumi d’Akimitsu Takagi nous embarque dans le trafic de tatouages traditionnels dans le Japon de l’immédiat après-guerre. Plus contemporain, Kazuaki Takano explore le système judiciaire japonais avec 13 marches, et plus précisément la peine de mort, qui s’exécute exclusivement par pendaison au Japon. Quant à Natsuo Kirino, elle met la condition des femmes et leurs combats au cœur de son œuvre multi-récompensée au Japon.
Bonnes découvertes !
La sélection à feuilleter :